Magic Shop is now open

Les couloirs de l’Académie de magie sont presque vides. Le temps où le brouhaha des élèves s’élevait est depuis longtemps révolu. La guerre avec les Ombres a totalement changé le monde et plus rien n’est comme avant. Elle aussi est changée à jamais. La Guerre n’est officiellement pas terminée, mais l’armistice est un semblant de paix qui est la bienvenue. La vie peut reprendre son cours sans les batailles incessantes.

Perdue dans ses pensées, Tori déambule dans les couloirs.

Sa longue chevelure de feu n’est plus qu’une courte crinière qui a perdu beaucoup de son éclat lors des batailles. Elle aussi n’est plus la même depuis ces évènements. Même si l’Académie a résisté, beaucoup d’élevés ont périt et les quelques survivants peinent à revenir.

Aujourd’hui elle doit enseigner un cours de magie de guérison et purification. La salle de classe devrait apparaître bientôt, mais Tori n’y prête guère attention. Elle connaît tous les recoins de l’Académie, malgré les changements apportés pendant la guerre.

Confidente, elle ne remarque pas que la porte qu’elle s’apprête à ouvrir est différente des autres. Une énergie indiscernable s’en émane. Avant d’entrer en classe, Tori, la main sur la porte, inspire et expire pour se reprendre et pour donner le meilleur d’elle même à son cours.

Elle pousse la porte avec un sourire et celle ci se referme juste derrière elle.

La surprise s’installe sur son visage.  Au lieu de sa classe, elle se retrouve en pleine nuit au milieu d’un champ de fleurs.



Tori:  «C’est étrange j’ai du me tromper de porte. Peut être le Ministère de la Magie a fait des modifications … »

Convaincue qu’elle s’est simplement trompée de porte, Tori se retourne et se dirige vers la porte. Apres la guerre, beaucoup de changements avaient été faits sans en informer les professeurs. Rien d’anormal. Jusqu’ici …

Toutefois la porte est fermée. Même en insistant la porte ne s’ouvre pas.

Tori : « Ma journée commence bien …  -_- »

Autour d’elle, le champ de fleurs de sarrasin s’étend à perte de vue.  

Tori : « Il y a du avoir une erreur dans les protocoles de sécurité magique *soupir* Cela n’est pas la première fois … Bon, il faut que je trouve comment déverrouiller… »

Tori décide de suivre le chemin qui se dessine au milieu du champ de fleurs. Apres quelques instants, elle distingue au loin une vieille bâtisse semblant en ruines. Au loin, un signe lui aussi abime par le temps.



Tori : « Magic Shop …  C’est la première fois que je vois ça. »

Juste alors qu’elle s’apprêtait a se diriger vers l’échoppe, un éclair fend le ciel, et la porte s’ouvre laissant apparaître dans une gerbe de lumière une silhouette.

Djanyk n'avait jamais eu l'intention de prendre part à la guerre. Il se serait parfaitement contenté de rester spectateur désintéressé du déchirement du royaume magique. Ce n'était pas son problème.

Enfin ça, c'était sans compter un camp qui avait décidé de tout faire pour que ça le devienne.

Les Ombres semblaient intimement persuadées que parce qu'il détestait la terre entière il devait forcément avoir envie d'en détruire une partie. Franchement, il ne voyait pas le rapport.

J'ai juste envie que le monde entier me foute la paix, ok ?

Qu'il avait forcément le désir irrépressible de renverser l’ordre établi, puisqu'il était "un rebelle". Sérieux ? Un rebelle. Il avait que ça à foutre.

Mais retournez vous branlez devant Star Wars et lâchez-moi merde !

Et qu'il le veuille ou non il faudrait bien qu'il choisisse un camp.

Personne n'a jamais été de mon côté, pourquoi je serai de celui de qui que ce soit ?

Que s'ils n'étaient pas avec eux il était contre eux. A ce stade il aurait pu remplir un bouquin de phrases toutes faites.

...

Et s'il était contre eux il n'avait qu'à mourir.

C'est ça. Essayez pour voir.

Ouais. Il n'avait jamais eu l'intention de se battre ni de prendre parti. Ces idiots avaient choisis pour lui. Il paraîtrait que tuer certains des leurs, même en légitime défense, le casait d'office comme un ennemi public avec un numéro pas très élevé derrière.

Sérieux, vous faites vraiment chier.

D'autant plus qu'il leur aurait suffit de lui dire que son "géniteur" au sens le plus littéral du terme faisait partie de l'élite des Ombres pour que la décision s'impose d'elle-même. Fuir. Loin. Très loin. Se rouler en boule dans un coin sombre et ne plus jamais en bouger.

Mais il n'était plus au stade du choix quand il l'avait appris. Plus aucun recoin n'était à l'abri de la lumière ni de l'obscurité.

Il n'avait jamais vraiment quitté l'Académie. Soyons honnête : il n'avait aucune idée de l’endroit où aller s'il le faisait. Hors de question qu'il habite dans le monde magique : c'était son monde à lui. Pas le sien. Et les interactions avec le monde humain étaient limitées jusqu'à nouvel ordre. Il aurait pu faire une demande officielle. Mais rien que ces deux mots lui donner envie de montrer les crocs.

Alors il était resté. Il allait même parfois en cours, parce que rester seul l'oppressait toujours autant.

Fuck my life.

Il se dirigeait vers la salle de cours sans faire attention à ce qui se trouvait autour de lui. Le couloir était particulièrement vide et ça lui convenait très bien. Il devait être en retard. Pas comme s'il en avait quelque chose à foutre et la majorité des profs avaient de toute façon tendance à être très coulant avec les élèves qu'il leur restait.

Il poussa la porte. Et fronça les sourcils. Toute sa position se modifia alors qu'il cherchait son ennemi du regard. Un champs de... fleurs ? à la place d'une salle de classe sentait forcément la merde. Ou un débile qui n'avait rien de mieux à foutre et qui allait mourir vu que Djanyk n'était pas d'humeur.

La terre sous ses pieds résonnait étrangement avec son pouvoir. Réelle sans l'être. Il tendit la main en arrière pour tester la poignée de la porte. Qui, bien sûr, hein, tournait dans le vide.

Et merde.

Un mouvement attira son attention et il retint son pouvoir de déclencher un séisme suffisamment pour reconnaître la chevelure rougeâtre de la prof de... il ne savait plus quoi, aucun intérêt. Elle s'appelait Tori, ça suffisait, pas comme s'ils étaient intimes. Juste dans le même camp. Youhou.

Il s'avançait vers elle au moment où elle s'approchait d'une porte chelou. Et il aurait parié son unique œil que ça allait merder. Un éclair répondit à sa prédiction en l'aveuglant à moitié et putain il aurait vraiment mieux fait de rester couché ce matin...

Djan : "Hé !"

Il s'avança un peu plus derrière Tori en clignant de l’œil pour en chasser la lumière rémanente.

Djan : "C'est quoi ce bordel ? T'as décidé que les salles de cours c'était has been ?"

Il se tendit un peu plus en remarquant qu'ils n'étaient plus seuls. Il ne parvenait pas à discerner plus qu'une silhouette à contre-jour et il concentra sa volonté sur le sol, espérant qu'il obéirait à peu près malgré son étrangeté. Au pire il avait toujours le métal qui étayait ses fringues et pouvait servir d'arme à tout moment.

Djan : "Et t'as des invités en plus..?"

Il s'éloigna légèrement de Tori, se plaçant à égal distance d'elle et de l'inconnu immobile dans l'encadrement de la porte. La confiance ne faisait pas partie de ses défauts. C'était comme ça qu'il avait survécu jusqu'à maintenant et il avait bien l'intention de continuer.

Ils avaient finis par se perdre. Leur quête, eux-mêmes, tout. La course à l’Ambremage, à ses fragments, semblait infinie.

Leur quête les avait menés on se sait où et leur groupe s’était peu à peu disloqué. Ceux qui étaient partis d’eux-même, ceux qui les avaient rejoints contre mauvaise fortune… et ceux qui avaient disparus, et sûrement péris. Se séparer n’avait sûrement pas été la meilleure idée du siècle, mais au moins elle était encore en vie. Elle espérait aussi que son cousin l’était, car elle l’aimait bien son cousin, même si leurs liens de sang étaient si infimes…

Ilva avait perdu ses derniers camarades issus des factions ennemies ne faisant plus qu’une : cet illuminé aux cheveux bleus qui représentait l’Eglise, et cet autre des Rebelles. Il devait bien y avoir ce Sorcier, mais elle était bien heureuse de l’avoir perdu. Ils étaient tellement terrifiants ceux de cette espèce, avec leurs idées extrêmes, impossible de plaisanter avec eux !


Cela faisait des heures qu’elle errait dans ce donjon interminable. Les vestiges du passés étaient enfouis sous des épaisses couches de poussières qui chatouillaient la gorge. Soit disant un signal avait été repéré, faiblement, au coeur de cet endroit. Ce serait tellement bien si elle tombait sur un fragment !
Elle traversait chaque pièce, figées par le temps, chacune se ressemblant les unes les autres. Il était bien caché ce fragment. Bien trop caché…


Elle arriva alors dans une pièce qui ne ressemblait à aucune autre. A son approche, un lumignon s’embrasa pour éclairer la pièce d’une couleur orangée qui vacillait faiblement. Elle remarqua que les meubles en bois massifs brillaient comme s’ils venaient d’être fraichement cirés. Une odeur douceâtre vint lui titiller les narines. Ce n’était pas du poison, du moins aucun qu’elle ne connaissait. Non au contraire, cela puait la magie. Le fragment serait-il là ? Elle fit quelques pas, sur ses gardes, une carte de tarot empoisonnée glissée entre les doigts, mais pas assez visiblement pour ne pas marcher sur le piège magique posé au sol.

Le sceau s’activa, s’embrasa en un éclat aveuglant, sa résonance bourdonna dans ses oreilles à lui en donner le vertige. Cela ne dura qu’une fraction de seconde qui bouleversa tout ses sens. Lorsqu’elle reprit ses esprits, elle se tenait dans l’encadrement d’une porte - qu’elle ne se rappelait pas avoir ouverte - face à un immense champ de fleurs et deux paires d’yeux, ou presque, qui la regardaient étrangement. Ils ne semblaient pas humains, vu la magie qu’elle ressentait. Mais cette magie était bien différente de ce qu’elle connaissait.


Ilva : « Et bien, voilà qui est intéressant ! A quelle faction ai-je l’honneur ? »


Elle arborait un sourire qui se voulait amical, bien que la pression de ses doigts sur sa carte de tarot se fit plus dur. Ces gens lui étaient complètement inconnus, et potentiellement des ennemis. Se pourrait-il qu’ils soient les gardiens du fragment ?